La mixtape de Mister Wizz – Episode 2 : Orwell on ice!
Bonjour et bienvenue en 1984, 35 ans après la prophétie Orwellienne. On ne le sait pas encore mais, tel l'Alsacienne, François Mitterrand a déjà déployé ses grandes oreilles pour mieux écouter... Plein de monde. Vu du français moyen, Big Brother s'apparente encore à une chimère hollywoodienne. Non, l'inquiétude, la vraie, elle vient de la crise. La crise ? Mais quelle crise ? Pour rassurer le bon peuple effrayé, le professeur Yves Montant va se livrer en février sur Antenne 2 à une entreprise didactique destinée à éclairer les masses sur les joies du libéralisme. Elle illustrera surtout le renoncement absolu en prime time et la mort d'un rêve que d'aucuns avaient cru entamer en mai 81. La crise ? La crise de foi sûrement. La crise de rire (jaune) surtout. Alors rions ensemble de la troisième dévaluation du Franc et de l'arrivée du plus jeune Premier Ministre de France, en 1984, finalement, on savait encore se poiler.
Face A
01 Van Halen : 1984. Le disque qu'on a même quand on aime pas le hard ^^ Ce court instrumental est à la fois l'intro de l'album et du titre "Jump", un des énormes cartons de l'année. On redécouvre pour l'occasion que le synthé n'est pas qu'un instrument planant. [album "1984"]
02 Eurythmics : Sexcrime (Nineteen eighty-four) (01:06). Bande son du film "1984" de 1984 (on n'en sort pas) et depuis viré du director's cut. Ce n'est forcément plus mal, le film est tellement sombre que ce titre en deviendrait festif. [album "1984 (For the love of Big Brother)"]
03 Josiane Balasko : Le dernier twist (04:52). Un peu de légèreté nostalgique tiré de la B.O du film "La smala". La musique est de Michel Goguelat, qui signe la même année la B.O du "Vol du Sphinx" que je ne manquerai pas d'ajouter dans un prochain programme. Josy qui twiste, ça le fait bien je trouve! [B.O enfin rééditée en CD en 2014]
04 Gary Portnoy : Every time I turn around (07:57). Le générique de "Punky Brewster", ma série favorite à l'époque, presque ex-aequo avec "Ricky ou la belle vie" qui bénéficiait aussi d'un générique terrible. Une chanson à l'image de la série, positive et joyeuse. [en digital depuis le site de l'artiste www.garyportnoy.com]
05 Frankie Goes To Hollywood : Relax (New York mix) (11:04). Un autre incontournable de l'année dont le succès tient autant à son contenu explicite, qu'à son boycott sur la BBC, et qu'à la production de Trevor Horn (ex Buggles, ex Yes, et patron/producteur du label). Des divers mixes disponibles (certains dépassent le quart d'heure), le "New York mix", légèrement raccourci ici, est de loin mon préféré. [maxi "Relax" / album "Welcome to the pleasuredome"]
06 Lio & Jacky : Tétéou (17:00). Avant de servir de faire valoir dans un Club Dorothée en plein trip LSD, remember le Jacky attaché de presse de Gainsbourg, le Jacky de Chorus, des Enfants du Rock et de Platine 45. Et le Jacky de Tétéou avec ma grande copine Lio. Lio qui, dès ses premiers titres, cultive le double sens et le second degré, s'en donne à cœur joie sur cette chanson co-écrite et produite par son compagnon de l'époque, un certain Alain Chamfort. [sur la compilation "Référence 80" ou la réédition de l'album "Amour toujours" chez ZE Records]
07 Michel Berger : Conférence de presse (20:53). Le générique de fin du film "Rive droite, rive gauche". Philippe Labro en état de grâce, le film est dans mon top de la décennie. Berger, c'est mon numéro 1, il signe ici sa (seulement) troisième et (déjà) dernière B.O. Ce thème sur les magnifiques vues aériennes de Paris, je ne m'en lasse pas. [musique sur le vinyle d'époque ou une des 2 intégrales CD]
08 Break Machine : Street dance (album version) (23:58). Sorti en 83 mais illustration parfaite de la fièvre du break dance et de l'émission culte H.I.P H.O.P de Sidney, grande première française et, semble-t-il, mondiale. A noter que les chansons du groupe sont co-écrites et produites par Can't Stop Productions, alias la team française Morali-Belolo, à qui on doit Ritchie Family et surtout les Village People! [en numérique sur les plateformes habituelles]
09 Julien Clerc : Amour consolation (28:34). Séparé temporairement d'Etienne Roda-Gil, Julien Clerc s'offre des aventures textuelles diverses, dont celle-ci avec Maître Gainsbourg. Bon camarade, il lui pond un texte pas franchement subversif, mais accrocheur et en phase avec le nouveau style du chanteur. Un morceau bonne humeur. [album "Aime moi"]
10 Laura Branigan : The lucky one (album version) (31:51). J'ai eu le 45 tours pour mon anniversaire, mais je me demande si ce n'est pas pour mon birthday 85 après avoir vu le clip au Top 50... Moins connu que sa reprise de "Self control", je préfère quand même de loin ce titre. [album "Self control"]
11 Les Coco Girls : Ce mec est too much (35:59). Encore un 45 tours réclamé à corps et à cri pour mon anniversaire. Si les émissions de Collaro m'amusent moins qu'à l'époque, les chansons de Coco Girls me redonnent toujours le sourire. Elles n'ont jamais eu la prétention de faire de la chanson à texte, le contrat est tenu. [compilation "Référence 80"]
12 Joe Jackson & Elaine Caswell : Happy ending (38:51). Joe Jackson c'est mon idole. Ce mec est tellement doué qu'il a déjà écrit 2 symphonies. Après le succès en 82 de l'album "Night & day", il prolonge la même recette en 84 avant de changer une nouvelle fois de style. J'adore cette chanson. [album "Body & soul"]
13 Anne Lorric : Vitamine (42:23). Le générique de l'émission qui donne bonne mine et qui nous a amené Punky Brewster, Ricky ou la belle vie, et j'en passe... Pour en savoir plus sur Anne Lorric, l'excellente émission "Et le bide dans tout ça" qui lui a consacré un numéro: http://www.bide-et-musique.com/song/9509.html
FACE B
01 Limahl : Never ending story (version bilingue) (45:00). 1984 est riche en films cultes, impossible de faire l'impasse sur "L'histoire sans fin". La musique est composée par Giorgio Moroder (pour la chanson titre en particulier) et Klaus Doldinger (fondateur du groupe Passport, et créateur ici, entre autres, du morceau "Happy flight", mon thème préféré du film). Le merveilleux générique est chanté par Limahl (ex Kajagoogoo) et présent en version originale et française sur le 45 tours. Ne pouvant faire un choix, j'ai monté un mélange des 2 versions. [toutes les 2 disponibles sur la réédition 2 CD de l'album "Don't suppose" de Limahl, chez Cherry Red]
02 Jean-Michel Jarre : Zoolook (48:33). Figure emblématique des eighties, JMJ, à peine remis de ses concerts en Chine, nous livre en 84 un album génial et déroutant. Probablement celui dans lequel on sent le plus l'influence du GRM qu'il avait intégré à la fin des années 60, ce disque est une étude sur la voix, ou plutôt les voix, qu'il a enregistré aux 4 coins de la planète, et qu'il restitue au travers d'un échantillonneur Fairlight. Zoolook, le titre, qui ouvre la face B du vinyle, est un de mes grands classiques. [album "Zoolook"]
03 Les Mickey : Nous les Mickey (52:28). Première adaptation française du Mickey Mouse Club par Christophe Izard, l'émission "Salut les Mickey" sera diffusée de fin 83 à fin 84. Elle reste associée pour moi aux vacances d'été 84. Un album de chansons de l'émission était sorti à l'époque, avec la participation de Jane Birkin, Richard Gotainer et Michel Jonasz. "Nous les Mickey" est une des chansons de l'équipe des "Mickey" qui animaient l'émission. [45 ou 33 tours "Salut les Mickey"]
04 Talk Talk : Such a shame (56:36). Encore un carton de l'année. La production passe, la mélodie reste, je trouve que Talk Talk est un des groupes qui a le mieux vieilli, la qualité des compositions y est sans doute pour quelque chose. [album "It's my life"]
05 Serge Gainsbourg : Hmm hmm hmm (01:01:26). Gainsbarre délaisse ses potos rastas et prend le virage eighties comme on sniffe un rail de coke. Habillé d'une des plus sublimes pochettes jamais réalisées (Victoires de la musique 85: meilleure pochette + meilleur album), le disque est un grand coup de pelle dans la tronche, musicalement, et surtout pour les textes et la mise en scène des chansons, qui feraient passer Donna Summer et ses love to love you pour une inoffensive nonette. Afin de préserver les oreilles chastes j'ai choisi la seule chanson à peu près tous publics 😀 [album "Love on the beat"]
06 Harold Faltermeyer : Axel F. (01:04:17). Avant d'être massacré par ce truc qu'on appelait Crazy Frog ("The annoying thing" en VO, plus honnête), ce titre génial est le gimmick du film "Le flic de Beverly Hills". On a rarement composé de thème plus adapté au personnage, il peut presque être utilisé sur n'importe quel Eddie Murphy en restant pertinent. [B.O "Beverly Hills COP"]
07 Murray Head : One night in Bangkok (01:07:15). Séparés de leurs moitiés, Björn et Benny, alias le "BB" de "ABBA", s'associent à Tim Rice pour créer une comédie musicale sur le monde des échecs. Deux titres sortent vite du lot, "I know him so well", bientôt repris par Whitney Houston, et "One night in Bangkok" qui deviendra un hit mondial. La patte des suédois est restée intacte. [album "Chess"]
08 Les Charlots : Toot toot première fois (01:10:25). Jamais avares de plaisanteries les Charlots se payent une série de parodies de tubes, la plupart de 84, sorties bizarrement 2 ans plus tard. Je garde Jeanne Mas pour plus tard et je choisis donc la version drôle 🙂 J'avais du les entendre à l'époque chez Collaro. Le refrain est terrible ^^ [45 tours "Toot toot première fois" / 33 tours "Parod'hit parade"]
09 Paul McCartney : No more lonely nights (ballad version) (01:14:46). En 1984 Macca ressuscite un genre qu'on croyait disparu, et pour cause, le film de Beatles. A l'image de ses illustres prédécesseurs, "Give my regards to Broad Street" se caractérise par un scénario sans intérêt et des séquences musicales d'anthologie. Indispensable pour les amoureux des scarabées, incompréhensible pour les autres. La chanson ouvre et clôt le film ainsi que la B.O dans 2 versions différentes. J'ai choisi la version d'ouverture. [dernière réédition en date en 93, avec bonus]
10 Petula Clark : Mister Orwell (01:19:13). A l'origine je souhaitais mettre la face A, la chanson "Glamoureuse" qui m'éclatait à l'époque. Mais ça c'était avant que je retourne le disque... la face B s'est imposée d'elle-même, on est pile dans la thématique. Petula c'est toi la meilleure ^^ [quasi introuvable hors 45 tours d'époque]
11 Alan Silvestri : The sailboat / End titles (01:22:57). J'ai mis beaucoup de B.O sur ce programme, et je persiste encore ici. Le film "A la poursuite du diamant vert" se paye un final génialissime de Monsieur Silvestri. J'avais enregistré la séquence sur cassette audio 🙂 En prime ça fait joli générique de fin pour ce programme. [édition CD ultra limitée sortie en 2002, à priori introuvable depuis]
Dans le prochain épisode, je pars en vacances en 1986, à l'ombre du réacteur 4. James Bond will return.
such a shame, c’était une musique pub pour la 250 ^^
Pardon la 205, j’ai trop bu de vin
Absolument, voiture mythique à retrouver dans notre numéro sur la musique dans la pub 😉
Il est intéressant de noter que le refrain de la chanson de Laura Branigan présente une similitude avec le refrain de “If you were a woman” de Bonnie Tyler : https://www.youtube.com/watch?v=rJOo67DtZAY
… ainsi qu’avec le refrain de “You Give Love a Bad Name” de Bon Jovi : https://www.youtube.com/watch?v=KrZHPOeOxQQ
Alors Wizz??? On attend ta réponse d’expert musical là… Bien vu Fabouze ;o)
En effet le début des refrains présente une grosse similitude. Je connaissais la chanson de Bonnie Tyler, par contre celle de Mauvais Jovi c’est la première fois que je l’entends mais il n’a jamais été ma tasse de thé ^^ La première à dégainer aura été Laura Branigan, sa chanson datant de 84, contre 86 pour les 2 autres.
Perso je trouve beaucoup plus de proximité entre ces 2 dernières chansons et, pour en avoir le coeur net, j’ai fouillé un peu. J’ai découvert qu’elles ont toutes les 2 été composées par Desmond Child qui, non content de s’inspirer (probablement) d’une chanson existante a trouvé le moyen de refourguer le résultat en double la même année 😀